29 novembre 2024

Vendanges 2024 : le bilan de nos experts sur ce nouveau millésime

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Jérôme, Léa et François, nos experts Œnologie LVVD, décryptent pour vous les récoltes qui se sont terminées tardivement dans les vignobles du Val de Loire. Si nous nous souviendrons de 2024 comme une année particulièrement difficile, elle témoigne pour autant de la résilience des vignerons. Ce millésime devrait offrir des vins variés et représentatifs de la richesse du terroir, malgré des disparités entre parcelles et domaines. Les efforts constants des producteurs permettent d’espérer une belle réussite qualitative. Tour d’horizon du Val de Loire.

Les vignobles de l’Anjou et du Saumurois

Cela n’aura échappé à personne, l’année 2024 aura posé de nombreux défis aux vignerons angevins et saumurois, marquée par des conditions climatiques particulièrement complexes et délicates. Mais il en faut plus pour décourager le vignoble ! Malgré ces aléas, les bonnes surprises sont au rendez-vous ! Les rendements ont certes diminué par rapport aux millésimes précédents, mais les premiers résultats offrent des perspectives prometteuses.

Les blancs, dominés par le Chenin, montrent une belle fraicheur et des arômes délicats, nous orientant cette année vers des vins plus vifs ! Les pluies du printemps ont toutefois conduit à une vigilance accrue contre les maladies comme le mildiou, impactant certains rendements. Néanmoins, les récoltes bien menées et des raisins rentrés dans de bonnes conditions augurent des vins élégants et typiques de la région.

Le Cabernet Franc, principal cépage rouge de la région, a souffert d’une maturation tardive et hétérogène. Cependant, les parcelles récoltées dans de bonnes conditions montrent un potentiel pour des rouges fruités et légers. Les rouges devront surmonter l’impact des pluies automnales, qui ont parfois fragilisé les grappes. Si les rouges du Val de Loire avaient tendance ces dernières années à être plus concentrés, ils seront sans doute cette année plus friands.

Enfin, quant au Grolleau et au Cabernet d’Anjou, cépages emblématiques de nos rosés, ils ont profité d’un été globalement favorable, bien que les volumes soient légèrement en baisse par rapport à 2023. Les 1ers jus observés ont de belles couleurs, qui tendent vers le rose fluo, et dégagent des arômes floraux, de bonbons et de fruits. La qualité attendue reste donc très prometteuse, notamment pour répondre à la demande croissante des consommateurs pour des rosés légers.

En conclusion, la météo a toujours le dernier mot, et c’est elle qui dicte le travail des vignerons. La réalité météorologique du mois d’octobre a généré du stress dans les caves, imposant des vinifications très techniques. Mais les premières dégustations présagent de bonnes surprises. La Loire conserve donc ses atouts : proposer des vins légers, fruités et moins alcoolisés… en phase avec les attentes des consommateurs !

Les vignobles de la Touraine

Sur les secteurs de Chinon et de la Touraine, ce millésime 2024 ne fut pas non plus un long fleuve tranquille ! Une forte pression sanitaire engrangée par des intempéries récurrentes n’a pas favorisé des maturités de raisins optimales, un travail rigoureux et qualitatif des vignerons a permis d’exalter ces nouvelles cuvées ! La chaptalisation fut de rigueur cette année sur la Touraine, de manière similaire à l’ensemble du vignoble Ligérien.

Le Cabernet Franc, cépage emblématique de la Touraine, promet à l’œil une robe légère et ce manifeste en bouche par du fruité et de la fraicheur tout en gardant sa typologie variétale. Les dégrées alcooliques sont légers. Les efforts ont porté leurs fruits : les vins produits cette année devraient se caractériser par une fraîcheur remarquable et une concentration aromatique équilibrée.

Les vignobles Nantais

Le millésime 2024 a été particulièrement difficile pour le vignoble du Muscadet, en raison d’une météo capricieuse tout au long de l’année. La récolte, commencée mi-septembre, affiche une baisse significative de rendement, avec des prévisions proches de 150 000 hectolitres, soit presque moitié moins que 2023. Ce recul est attribué à plusieurs facteurs climatiques défavorables, notamment des pluies excessives au printemps et en début d’été, qui ont engendré un phénomène de « filage » (avortement floral) et une forte pression du mildiou. Ces conditions ont réduit le nombre de grappes, en particulier sur les parcelles les plus froides et humides.

Le cépage emblématique Melon de Bourgogne a été particulièrement affecté. Néanmoins, la fin de saison, marquée par des jours ensoleillés, a permis aux raisins de gagner en maturité, offrant des perspectives de vins frais et vifs, caractéristiques classiques de l’appellation. Les vignerons, bien que prudents sur la qualité finale, s’attendent à des cuvées équilibrées malgré des volumes réduits.

Malgré les difficultés, ce millésime pourrait surprendre par son expression classique et sa vivacité, preuve de la résilience et du savoir-faire des vignerons du Muscadet. Cette récolte historiquement basse a cependant été l’occasion de mettre en évidence la dynamique collective qui anime les vignerons du pays nantais.